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L’Afrique Peut-elle Accéder équitablement aux Financements Mondiaux?

  • Hamza Kyeyune
  • 25 Haz
  • 4 dakikada okunur

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L’accès aux financements internationaux pour investir dans les moteurs de croissance est souvent entravé par des perceptions de risque élevées attribuées aux difficultés économiques du continent.


Malgré ses 55 États, ses 1,3 milliard d’habitants et ses ressources dont dépendent les économies développées pour leur prospérité, l’Afrique reste à la traîne en termes de performance économique. Sa croissance est passée de 4,1 % en 2022 à 3,7 % en 2024, avec des gains minimes en PIB par habitant basé sur la parité de pouvoir d’achat.Le principal défi de l’Afrique pour sa transformation économique reste l’accès aux financements nécessaires pour investir dans les moteurs de croissance.


L’accès aux financements internationaux est souvent limité par des critères injustes de profils de risque, tels que les notations de crédit, l’endettement public et la capacité à offrir des garanties adéquates, attribués aux difficultés du continent. Ces perceptions de risque élevées et ces notations de crédit injustes désavantagent souvent l’Afrique.


Le PIB de l’Afrique est passé de 3,1 billions de dollars en 2023 à 2,8 billions de dollars en 2024. Pour atteindre le taux de croissance du PIB projeté par le Fonds monétaire international (FMI) de 4,3 % en 2025, et ensuite une croissance de 4,0 % en 2026 selon les Nations Unies, une réforme fondamentale de l’architecture financière mondiale est nécessaire.


Depuis trop longtemps, la nécessité de cadres d’évaluation transparents et plus équitables pour réduire les primes de risque et les coûts d’emprunt, alignés sur des allocations de ressources inclusives essentielles au financement des objectifs de développement de l’Afrique, est restée lettre morte.


Pour avancer, les pratiques mondiales de notation de crédit doivent être complètement révisées afin qu’elles soient conformes aux mécanismes de soutenabilité de la dette. De plus, des modèles de financement alternatifs doivent être établis pour améliorer l’accès à des capitaux abordables pour les pays en développement. Le potentiel économique de l’Afrique ne peut être ignoré ; il est fondamental pour la prospérité mondiale.


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Avec l’accession de l’Afrique du Sud à la présidence du Groupe des Vingt (G20, désormais G21), composé des pays les plus riches et les plus puissants du monde, le 1er décembre 2024, et l’admission de l’Union africaine (UA) au G20 en 2023, l’Afrique dispose d’un moment clé pour influencer les politiques économiques mondiales, mettre en œuvre des réformes tangibles et plaider pour des pratiques financières mondiales plus équitables, tout en priorisant les intérêts du continent.


Le G20 (désormais G21), un forum économique intergouvernemental composé de 19 des économies les plus avancées et clés, dont la Turquie, la Russie, l’Afrique du Sud, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la France, l’Allemagne, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, la République de Corée, le Mexique, l’Arabie saoudite, ainsi que de deux unions régionales, l’Union européenne (UE) et récemment l’Union africaine (UA), représente 85 % de l’économie mondiale, 75 % du PIB mondial et 67 % de la population mondiale. Ce groupe est devenu une plateforme majeure de gouvernance mondiale, se concentrant sur la mobilisation de réponses politiques pour la stabilité économique et la prise de décision mondiale.


Dans un monde multipolaire actuel, le G20 (désormais G21) a autant besoin de l’Afrique que l’Afrique a besoin de lui pour se réinventer et éviter le risque d’être éclipsé par l’importance croissante de l’alliance des BRICS.


Cependant, pour que l’Afrique accélère son rythme et participe à la prise de décision, une réforme de l’architecture financière mondiale est inévitable. Cela permettrait au continent de gagner en influence au sein des grandes institutions financières internationales, afin que ses priorités soient mieux prises en compte.


Accélérer la réforme des institutions de gouvernance économique mondiale permettrait également à l’Afrique de bénéficier de financements concessionnels grâce à un meilleur accès aux fenêtres de financement régionales et mondiales. Cela inclut la mobilisation de ressources via des financements concessionnels des banques multilatérales, la levée de fonds sur les marchés financiers régionaux et internationaux, le renforcement du secteur financier domestique pour faciliter le financement des entreprises locales et l’émission d’obligations vertes, en se concentrant sur des investissements efficaces et productifs, et en tirant parti de son capital naturel substantiel pour générer des ressources supplémentaires.


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Le continent doit redoubler d’efforts pour mobiliser non seulement des ressources domestiques, mais aussi augmenter les flux financiers externes comme sources complémentaires pour financer des projets de développement à des taux abordables.


Réformer le cadre financier mondial aiderait également à remodeler le FMI et la Banque mondiale, ce qui faciliterait la restructuration de la dette et créerait un espace fiscal pour les investissements dans les secteurs productifs. Cela permettrait également de mobiliser davantage de fonds privés à moindre coût, car la perception du risque dans les pays africains diminuerait, favorisant l’accès aux financements externes, stimulant la croissance de la productivité et élargissant l’accès aux marchés.


En interne, le continent doit améliorer sa gouvernance institutionnelle et la gestion de ses ressources naturelles, mobiliser des ressources domestiques et renforcer la productivité globale des facteurs, notamment le capital humain, ce qui permettra à l’Afrique d’attirer davantage d’investissements.

Les défis et vulnérabilités uniques des pays en développement doivent également être pris en compte. Par exemple, l’Ouganda a amélioré sa productivité de 294 % dans le secteur manufacturier et de 164 % dans les services commerciaux, mais ses exportations manufacturières restent minimes, à moins de 20 %. Ce pays d’Afrique de l’Est reçoit 2 milliards de dollars par an de la part de partenaires au développement, mais ces fonds sont conditionnés aux secteurs sociaux, et non aux secteurs productifs. Ce sont là des défis uniques qui nécessitent des solutions adaptées.

 

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