Ethiopie: Que Retenir du Sommet Africain Sur le Climat ?
- Alioune Aboutalib Lô

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Le Sommet Africain sur le climat s’est déroulé cette semaine en Éthiopie et s’est achevé le 10 septembre 2025. Un rendez-vous stratégique pour le continent qui reste l’un des plus impactés par les changements climatiques actuels. Ce second sommet s’est terminé avec l'annonce de la déclaration d'Addis-Abeba qui fait suite à celle de Nairobi, signée lors du premier sommet qui avait lieu au Kenya en 2023.
Durant deux jours, plus de 40 chefs d'États et de gouvernements étaient réunis pour clarifier les priorités du continent en termes de préservation de l’environnement, avant les grands rendez-vous internationaux à venir. Ils espèrent ainsi pouvoir peser davantage dans les négociations lors de la Cop30 prévue en novembre à Belém, dans le nord du Brésil.
Le Contexte
L’Afrique est de plus en plus impactée par le climat. Les inondations se multiplient en Afrique de l’Ouest. Des pays comme le Sénégal, le Niger et le Mali ont été plusieurs fois impactés ces dernières années, avec son lot de conséquences en sus, entre habitations dégradées, décrues des fleuves, famine et insalubrité. En Afrique de l’Est, plusieurs pays dont l’Éthiopie qui a abrité ce second sommet, a été lourdement frappé par la sécheresse ces dernières années. En 2022 par exemple, le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) estimait qu’en Éthiopie, entre 5,5 et 6,5 millions de personnes (soit entre 5 et 6 % de la population) était en grave insécurité alimentaire en raison de la sécheresse
C'est le cas aussi notamment au Malawi en Zambie et au Zimbabwe, où les récoltes ont été durement affectées par ce changement cyclique. En mai 2025, le phénomène El Niño actif dans la corne de l'Afrique a provoqué de fortes précipitations en Somalie, causant la mort d'au moins sept personnes et endommageant plusieurs infrastructures clés. Les conséquences de cette vulnérabilité sont à rechercher dans le niveau de pollution émis par les pays développés qui brûlent des combustibles fossiles.
En outre, selon Jorge Patino, géographe à l’OCDE, l’urbanisation fulgurante à venir du continent impose de réfléchir. « Avoir de meilleurs programmes d’infrastructures vertes est très important car cela aide la santé publique et à économiser de l’argent sur le long terme. Cela aide aussi pour l’adaptation et la mitigation des risques », explique-t-il.
C’est dans cette perspective et pour davantage influencer les politiques de résilience mondiale sur le climat, que ce sommet s’imposé comme un rendez-vous stratégique pour l’Afrique.

Les Axes Stratégiques Dégagés
Le sommet a permis aux acteurs d’indexer davantage les solutions, plus que les problèmes déjà connus. « Trop souvent, l'histoire africaine dans les sommets sur le climat se résume à dire ce qui nous manque : manque d'argent, manque de technologies et manque de temps. Cette fois, commençons par dire ce que nous possédons. Nous avons la population la plus jeune, qui respire la créativité et l'innovation, le secteur solaire qui connaît la croissance la plus rapide au monde, les derniers puits de carbone avec nos forêts, nos tourbières et nos littoraux, » a notamment expliqué le Premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Le président éthiopien Taye Atske Sélassié a notamment retenu trois piliers sortant de la Déclaration d’Addis Abeba. Le premier est d'accélérer le développement des énergies renouvelables pour faire de l'Afrique une puissance industrielle verte. « En premier lieu, nous allons mettre en marche notre futur. Nous nous engageons à accélérer le développement des énergies renouvelables et des infrastructures. Cela ne permettra pas seulement de rendre l’énergie accessible, mais cela positionnera aussi l’Afrique en tant que puissance industrielle verte », a-t-il déclaré.
Le second pilier concerne la formation d'une coalition des pays qui possèdent des minéraux essentiels pour assurer plus de transparence et que ces pays obtiennent une part juste des bénéfices. Enfin, le dernier concerne la protection de l'héritage culturel comme les forêts.
De son côté, le représentant de l'Union africaine, Bankoye Adeoye, cité par RFI, a affirmé ressentir de la fierté à l'issue de ce sommet. « Nous n'avons pas fui les conversations difficiles », a-t-il insisté. Selon lui, il ne s'agit pas de clôturer ce sommet mais d'ouvrir un nouveau chapitre et celui-ci commencera dès novembre prochain à la COP30 au Brésil.
En somme, ce sommet a permis aux dirigeants du continent d’aller davantage vers plus de solutions quant aux problèmes climatiques. L'Afrique est le continent le moins pollué du monde, mais paye un lourd tribut aux effets des changements climatiques qui risquent de paralyser tous les domaines du développement si rien n’est fait pour améliorer les données actuelles. C’est pourquoi la question climatique doit être priorisée dans les politiques de l’Union Africaine mais le continent doit aussi faire entendre sa voix et influencer les politiques mondiales sur la question.

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