top of page

Afrique : Les Goulots Qui étranglent le Développement

  • Yazarın fotoğrafı: Alioune Aboutalib Lô
    Alioune Aboutalib Lô
  • 12 dakika önce
  • 5 dakikada okunur

Le développement de l’Afrique nécessite plus d’actes que de paroles. Depuis les indépendances de la majeure partie des pays du continent dans les années 1960, les sommets, les rencontres internationales, les forums, les diagnostics, les analyses et les rapports ne manquent pas et ont déjà étayé les goulots qui étranglent le développement du continent africain. Mais les programmes et les projets mis en œuvre dans cette perspective pour apporter les correctifs nécessaires sont souvent couronnés d’échec parce que leur conception et leur mise en œuvre ne répondent pas forcément aux enjeux du continent tel qu’établi par les analyses.


La question de l’industrialisation a toujours été par exemple indexé mais n’a jamais pu être suffisamment solutionnée pour apporter son impact nécessairement aux économies africaines. Plusieurs facteurs sont ainsi derrière le sous-développement de l’Afrique et le fait qu’elle ne pèse pas lourd au niveau de l’économie mondiale. Cet article revient ainsi sur ces goulots qui étranglent l’Afrique, entre manque d’industrialisation, mal gouvernance et l’insuffisance de la coopération intra-africaine.

Absence D’industrialisation

L’Organisation pour le Développement Industriel des Nations Unies (UNIDO), explique que l'industrialisation et le développement vont de pair. Presqu’aucun pays au monde n'est parvenu à enclencher une dynamique de développement sans établir une solide base manufacturière. Mais pour l'Afrique – qu'on appelle parfois le continent de l'avenir – les fruits de l'industrialisation ont souvent semblé hors d'atteinte. L'Afrique demeure la région la moins industrialisée du monde. Sa contribution à la valeur ajoutée manufacturière mondiale est estimée à 1,8% en 2018, une proportion qui a diminué depuis 2014. (UNIDO)


En comparaison, l'Asie de l'Est atteint environ 25%. (UNECA) La part de l'industrie manufacturière dans le PIB africain a également diminué au fil des décennies. Au début des années 1980, elle représentait plus de 16%, tandis qu'en 2018, elle était de 10,5%. (UNIDO)

En Afrique subsaharienne, cette part est passée de 13% en 2000 à 10% en 2017, et en Afrique du Nord, de 28% à 20% sur la même période.


Au fil des années, l’Afrique manque criardement d’industrie alors qu’elle dispose d’importantes réserves de matières premières en tout genre. Pire, la tendance baissière des statistiques ci-dessus renseigne sur une désindustrialisation au fil des années, surtout après la décennie des années 1980.


Selon l’UNIDO, le continent a cessé de progresser dans les années 1980, dans un contexte politique et social dominé par les conflits armés, les maladies, les famines et la mauvaise gouvernance. En raison de la crise de la dette, de politiques d'ajustement structurel mal conçues et de l'effondrement des cours des matières premières, l'Afrique est ressortie appauvrie de cette décennie. La plupart de ces problèmes ont persisté dans les années 1990, et à l'aube du nouveau millénaire le magazine The Economist qualifiait l'Afrique de "continent sans espoir".


S’il y a eu certes des pays qui ont réussi à sortir un peu de ce “désespoir” pour susciter davantage d’espoir, la majeure partie des États Africains gardent les mêmes problèmes qu’ils avaient il y a quatre décennies. Cela est dû la plupart du temps à la mal gouvernance et à la fragilité institutionnelle.

 

Mal Gouvernance et à la Fragilité İnstitutionnelle

La mal gouvernance en Afrique entraîne non seulement des dommages au niveau économique mais rend aussi les États vulnérables aux chocs exogènes. En outre, cette mal gouvernance dont se caractérise plusieurs pays est un frein aux investissements et au financement de l’économie. Elle fabrique et maintient des systèmes économiques corrompus favorables aux détournements de fonds publics à la confiscation des richesses par une petite élite politique oligarchique. Lors de l'édition 2017 de la Conférence économique africaine (CEA), le diagnostic fait stipulait clairement que la mauvaise gouvernance a un coût pour la stabilité économique de l'Afrique et pour relever durablement ce défi, il faudrait «une rupture avec les mauvaises pratiques qui nuisent à la qualité des résultats économiques».


«En dépit des progrès économiques réalisés ces dernières années, la gouvernance demeure un grave problème en Afrique. (...). A titre d'exemple, l'on observe que la mauvaise gouvernance entraîne de mauvaises élections, qui, par ricochet, fragilisent les institutions, notamment la justice, et entrave l'égalité des chances en Afrique. Avec ses énormes potentialités, la région aurait pu compter parmi les plus prospères de la planète».


Cette mal gouvernance est en effet à la fois le fruit et le moteur du maintien d’une certaine fragilité institutionnelle. Dans plusieurs pays africains, l’absence d’institutions fortes renforce les goulots qui empêchent le pays d’évacuer la corruption, de garantir les libertés, de promouvoir la transparence et la justice, des acquis nécessaires pour prétendre au développement. En Afrique, la volonté du peuple est souvent confisquée par la volonté d’un seul homme ou d’un groupe d’hommes, dont dépendent les choix politiques et la teneur des institutions. Celles-ci, qu’elles soient juridiques ou politiques, sont souvent manipulées pour ne concrétiser que les volontés de celui qui incarne l’exécutif. Ce qui institue un système biaisé qui n’engendre pas la confiance des investisseurs et reste propice à des tensions politiques et des guerres de pouvoir, favorables à l’instabilité politique et aux coups d’Etat revenus au diapason en Afrique dernièrement.

 

Insuffisance de la Coopération et du Commerce İntra-Africains

L'insuffisance de la coopération et du commerce intra-africains est un enjeu crucial pour le développement économique du continent. Bien que l'Afrique soit riche en ressources naturelles et dispose d'un potentiel de croissance significatif, les échanges commerciaux entre les pays africains restent largement inférieurs à leur potentiel. Les pays sont encore largement peu industrialisés, ce qui ne permet pas de booster l’offre africaine. Plusieurs pays du continent ont encore comme premier partenaire commercial la Chine, dans le cas du Sénégal par exemple, la France ou le Royaume-Uni. Le commerce intra-africain représente une part relativement faible du commerce total des pays africains, oscillant entre 15% et 18% (une amélioration depuis l’institution de la ZLECAF, 14% seulement auparavant) des échanges totaux selon les données récentes (contre environ 60% en Europe, 40% en Amérique du Nord et 30% en Asie). Cette faible proportion illustre l'insuffisance de l'intégration économique régionale en Afrique.


En somme, en 2024, les mêmes problèmes qui empêchaient le développement de l’Afrique il y a des décennies, perdurent encore. S’il y a eu des progrès dans des pays comme le Botswana, les îles Maurice ou encore la Tanzanie, beaucoup d’efforts restent encore à faire. La question de l’industrialisation est le point majeur qui empêche non seulement les États africains d’augmenter leur Produit Intérieur Brut (PIB), mais aussi d’avoir des offres nécessaires pour encore les échanges intra-africains. Mais par-dessus cela, la question de la stabilité politique et la création d’institutions fortes restent des piliers primordiaux pour que le continent mette des bases nécessaires au développement.

留言


©2025, Afrika Koordinasyon ve Eğitim Merkezi (AKEM) resmi sitesidir. Tüm hakları saklıdır.

bottom of page