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L’Union Africaine est-elle fonctionnelle ?

Au lendemain des guerres mondiales, de nombreuses idées sur la manière dont la communauté internationale peut vivre ensemble pacifiquement ont été avancées. En fait, la Société des Nations a été créée sur cette même idéologie, mais elle n’a pas pu empêcher la deuxième grande guerre en raison des lacunes de sa structure. Ce qui a amené plus tard à la structuration l’ONU. Cependant, le nombreux massacres et génocides que le monde fait face aujourd’hui, laisse croire que cette institution est profondément inefficace. Si l’on évalue l’ONU sur une vaste zone géographique, du Rwanda à la Bosnie, de l’Arakan au Xinjiang, la thèse selon laquelle elle n’a pas pleinement rempli sa mission apparait vraie.



Une autre structure établie avec une motivation similaire est l’Union africaine (UA), dont il y a de grandes attentes dans le contexte régional. Dans cet article, nous allons essayer de connaitre de prêt l’UA. Par la suite, examiné sa structure et mettre l’accent sur la question de savoir s’il a ou pas réaliser.

La Création et la structure de l’Union africaine

L’Union africaine (UA) a été officiellement créée en 2002, remplaçant l’Organisation de l’unité africaine (OUA), créée en 1963 et qui visait à représenter l’Afrique en tant que structure holistique sur la scène internationale. Créée avec l’idée d’une Afrique unie et de paix, ces institutions sont nées avec des objectifs tels que mettre fin à la discrimination contre le continent et représenter tous les pays du continent. Etablie à Addis-Abeba, la capitale de l’Éthiopie, l’UA représente tous les 55 pays africains, qui en sont ses membres.


L’UA est comparée à l’Union européenne (UE) à bien des égards. Tout comme l’UE, l’UA a aussi son acte constitutif. Conformément aux textes de l’acte constitutif, adoptée au Togo en 2001, les objectifs de l’UA sont entre autres promouvoir la pensée panafricaine, l’intégration, les droits de l’homme, la paix et la démocratie dans toute l’Afrique.



En tant qu’institution intergouvernementale, l’Union africaine tire son autorité, ses ressources et, en fin de compte, son pouvoir de ses États membres. Cependant, l’agenda des organisations régionales telles que la CEDEAO est parfois plus importante que l’Union africaine, ce qui conduit à la conclusion que l’UA n’est pas assez forte. Cette pensée est récemment devenue de plus en plus rependue et de nombreux pays demandent à une réforme structurelle de l’UA.

Tableau : Structure de l’Union africaine

AssembléeConseil

exécutifComités d’expertise technique Comité des représentants permanents Conseil de paix et de sécurité

Commission de l’Union africaine

Parlement panafricain

Conseil économique, social et culturel

Droit, Organes de défense des droits de l’homme

Affaires financières

Mécanismes d’évaluation

Communautés économiques régionales


L’Assemblée est le principal organe décisionnel de l’Union africaine. Il réunit tous les chefs d’Etat africains et se réunit au moins une fois par an. C’est ici que l’on parvient à un accord sur les politiques et les priorités de l’Union africaine et que l’on surveille la mise en œuvre des politiques et des décisions.


Le Conseil exécutif se réunit au moins deux fois par an en session ordinaire et se compose des ministres de tous les États membres (généralement des ministres des Affaires étrangères, mais dans certains cas d’autres ministères). L’État membre qui préside l’Assemblée préside également le Conseil exécutif pour un mandat d’un an. Le Conseil est chargé de préparer l’ordre du jour pour examen par l’Assemblée. Il favorise également la coopération et la coordination avec d’autres institutions et partenaires africains.


La Commission de l’Union africaine (CUA) a une fonction exécutive. Elle exécute les taches qui lui sont assignées par l’Assemblée et le Conseil exécutif et joue unrôle central dans la gestion quotidienne de l’Union. Le rôle de la Commission est aussi de surveiller et d’accompagner les États membres pour mettre en application les programmes et politiques de l’Union africaine. Les membres de la commission sont élus pour un mandat d’un an, renouvelable une seule fois.


L’UA réussit-elle sa mission ?

L’Union mène des politiques dans plusieurs domaines. Si elle a enregistré de succès dans le domaine allant du commerce a la résolution des conflits, ces succès sont pour la plupart discutable. Surtout dans la période récente, la violence armée et les conflits croissants à travers le continent ont rendu la fonction de consolidation de la paix et de sécurité de l’union discutable.


Afin de mettre fin aux conflits continentaux, la Feuille de route de Lusaka a été adoptée en 2016. Le document décrivait 54 mesures pratiques à prendre. On espérait que cette carte, qui met l’accent sur les questions politiques, économiques, sociales, environnementales et juridiques, mettrait fin aux conflits d’ici 2020. Offrant un large éventail de solutions allant de la fourniture de fonds pour le déploiement d’une force spéciale de maintien de la paix en Afrique à empêcher les rebelles d’accéder à des armes pour leurs partisans, cette feuille de route a été un échec.

Au moment où la déclaration a été publiée, l’Afrique avait un niveau élevé de conflit. En Afrique, des acteurs étatiques et non étatiques se sont engagés dans environ 630 conflits armés entre 1990 et 2015. Les conflits menés par des acteurs non étatiques représentent plus de 75% des conflits mondiaux.


Outre, le manque d’enthousiasme de l’Union africaine dans les conflits dans de nombreuses régions du continent et son attitude à l’égard des coups d’État remet en question son intégrisme. Par exemple, le fait que l’Union, qui a resté sans réaction contre les coups d’État en Égypte et au Zimbabwe, ait adopté une position plus claire contre le coup d’État au Soudan a conduit au débat sur le fait qu’il existe des normes différentes sur sa gestion. L’union, qui a suspendu l’adhésion de l’Égypte en raison du coup d’État et y a ensuite renoncé, et n’a imposé aucune sanction au Zimbabwe, maintient toujours l’adhésion du Soudan suspendue en raison du coup d’État.


Les événements survenus en Libye, a marqué une fois de plus la manque d’efficacité de l’Union. Ce manque d’efficacité entraîne deux conséquences. La première est que plus de combattants étrangers viennent en Afrique que dans toute autre zone de conflit, et l’autre est que les pays louent leurs bases nationales à des puissances étrangères afin d’obtenir des avantages économiques. Le fait que des acteurs étrangers s’installent sur le continent en louant des bases et prennent le contrôle des routes qui conviennent à leurs intérêts est un grand risque pour l’indépendance du continent. Certains pays qui tirent des millions de dollars de revenus des États-Unis, de la Chine ou d’autres puissances mettent en péril leur indépendance au nom d’intérêts économiques.

Malgré tous les risques, l’Union africaine doit rétablir son droit constitutif pour aborder les principes qui limitent la capacité des États membres à intervenir dans les conflits sur son territoire. Cela devrait jeter les bases de la création d’une législation, de politiques, d’institutions et de mécanismes solides pour assurer la stabilité à long terme dans ces pays. Elle devrait être sur le terrain au-delà des condamnations contre les conflits ou les coups d’État.


Dans la plupart des régions d’Afrique, en particulier dans la guerre contre le terrorisme, les gouvernements cherchent l’aide des puissances étrangères et font appel aux forces armées d’autres pays sur leur territoire. Dans cet ordre établi par le biais d’accords bilatéraux, l’Union africaine est généralement tenue à l’écart ou détenue. Il est décevant que cette grande structure, qui se trouve dans une situation économique et sociale relativement meilleure, soit devenue un acteur aussi faible et sous-évalué en termes de sécurité. Il n’est pas possible pour cette structure, qui est influencée par le fonctionnement de l’Union européenne dans de nombreux domaines et qui la prend en exemple, de prendre l’Europe comme exemple en termes de forces armées. La réalité de l’Afrique, qui ne peut pas être lue à travers des exemples tels qu’Europol, est très différente des théories européennes de désescalade et de paix. Le processus, qui s’est transformé en action armée dans toutes les rébellions, les conflits frontaliers et les troubles internes, ne se résout pas par le dialogue comme en Europe, mais encore une fois par les armes. Dans un tel environnement, il est irréaliste de croire que les problèmes seront résolus avec l’optimisme européen. Une réalité dans laquelle même la plupart des élections se déroulent dans un conflit dans la région, et où les perdants de certains pays ont recours aux armes, franchit la ligne de la solution d’un point de vue idéaliste.


Bien que le principe de non-intervention adopté par l’Union dans le passé se soit transformé en non-complaisance aujourd’hui, une grande différence entre la réalité sur le terrain et la théorie demeure toujours. La chose la plus importante à faire est de mettre la force d’intervention qui doit être établie jusqu’à présent sur une base solide, puis de réduire les zones d’intervention des puissances étrangères sur le continent à moyen terme. La solution à un problème au Mali ne devrait pas être conçue à Paris, mais à Addis-Abeba, et le problème à Madagascar devrait être résolu sans aller au-delà du continent. L’Union africaine souligne que la prospérité ne peut être atteinte que si les conflits sur le continent sont arrêtés, et prend une décision très précise. Toutefois, la seule tâche de l’Union africaine ne devrait pas être de prendre des décisions, mais de faire partie de la solution. Il est clair qu’une union plus indépendante et plus active serait également une position ferme contre les sentiments néocoloniaux sur le continent. Ce faisant, l'Union devrait bien sûr bénéficier d'autres exemples sur Terre, mais elle devrait être restructurée en tenant compte de sa propre dynamique.

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